Bref résumé : Guide de dépistage et de vaccination pour réfugiés et immigrants

Publication Summary

En 2011, le Journal de l’Association médicale canadienne a publié des directives cliniques détaillées fondées sur des preuves pour les immigrants et les réfugiés comme une norme d’or pour les praticiens cliniques et de santé publique au Canada. CCNMI a conçu une version résumée comme un outil d’évaluation rapide pour les cliniciens.

Reproduit avec la permission de JAMC

Rougeole, oreillons et rubéole (ROR)
  • Vacciner tous les adultes immigrants sans dossier d’immunisation en administrant une dose du vaccin ROR.
  • Vacciner tous les enfants immigrants sans dossier d’immunisation ou aux antécédents de vaccination inconnus en administrant un vaccin adapté à l’âge contre la rougeole, les oreillons et la rubéole.
Diphtérie, coqueluche, tétanos et polio
  • Vacciner tous les adultes immigrants sans dossier d’immunisation en administrant une série primaire constituée des vaccins contre le tétanos et la diphtérie et du vaccin antipoliomyélite inactivé (trois doses), la première comprenant le vaccin anticoquelucheux acellulaire.
  • Vacciner tous les enfants immigrants sans dossier d’immunisation ou aux antécédents de vaccination inconnus en administrant un vaccin adapté à l’âge contre la diphtérie, la coqueluche, le tétanos et la polio.
varicelle
  • Vacciner contre la varicelle tous les enfants immigrants âgés de < 13 ans sans leur faire subir d’examen sérologique préalable.
  • Faire subir à tous les immigrants et réfugiés âgés de ≥ 13 ans un examen sérologique de dépistage des anticorps contre la varicelle et vacciner les sujets réceptifs.
Hépatite B
  • Faire subir aux adultes et aux enfants venus de pays où la séroprévalence des infections par le virus de l’hépatite B est modérée ou élevée (c.-à-d. positivité de ≥ 2 % à l’égard de l’antigène de surface de l’hépatite B), comme l’Afrique, l’Asie et l’Europe de l’Est, un test de dépistage de l’antigène de surface de l’hépatite B, de l’anticorps dirigé contre l’antigène de la nucléocapside de l’hépatite B et de l’anticorps dirigé contre l’antigène de surface de l’hépatite B.
  • Diriger vers un spécialiste les sujets positifs à l’égard de l’antigène de surface de l’hépatite B.
  • Vacciner les sujets réceptifs (négatifs à l’égard des trois marqueurs).
Tuberculose
  • Faire subir un test cutané à la tuberculine, le plus vite possible après leur arrivée au Canada, aux enfants et aux adolescents âgés de < 20 ans ainsi qu’aux réfugiés de 20 à 50 ans venus de pays où l’incidence de la tuberculose est élevée.
  • Si le résultat est positif, éliminer l’hypothèse d’une tuberculose active puis traiter une infection tuberculeuse latente. Surveillez de près les signes d’hépatotoxicité s’il y a administration de l’isoniazide.
VIH
  • Faire subir, avec leur consentement, un test de dépistage du VIH à tous les adolescents et adultes venus des pays où la prévalence du VIH est supérieure à 1 % (Afrique subsaharienne, certaines régions des Caraïbes et Thaïlande).
  • Aiguiller les sujets positifs vers les programmes de traitement du VIH et de consultation post-examen.
hépatite C
  • Faire subir un test de dépistage de l’anticorps dirigé contre le virus de l’hépatite C à tous les immigrants et réfugiés venus de régions où la prévalence de la maladie est ≥ 3 % (cela exclut l’Asie du Sud, l’Europe de l’Ouest, l’Amérique du Nord, l’Amérique centrale et l’Amérique du Sud).
  • Diriger les sujets positifs vers un hépatologue.
parasites intestinaux
  • Strongyloides : Faire subir aux réfugiés récemment arrivés d’Asie du Sud-Est et d’Afrique un examen sérologique de dépistage. Administrer un traitement à l’ivermectine en cas de résultat positif.
  • Schistosoma : Faire subir aux réfugiés récemment arrivés d’Afrique un examen sérologique de dépistage. Administrer un traitement au praziquantel en cas de résultat positif.
malaria
  • Ne pas faire subir de test de dépistage de routine de la malaria. Surveiller l’apparition de symptômes chez les migrants ayant vécu ou travaillé durant les trois mois précédents dans des régions où la maladie est endémique (soupçonner la présence de malaria si le sujet a de la fièvre ou a émigré d’Afrique subsaharienne). Effectuer un examen diagnostique rapide et un examen du sang (« goutte épaisse » et frottis).
santé buccale
  • Demandez à tous les immigrants s’ils souffrent de douleurs dentaires (« Avez-vous des problèmes ou des douleurs au niveau de la bouche, des dents ou des prothèses dentaires? »). Le cas échéant, traiter les douleurs aux anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) et diriger le patient vers un dentiste.
  • Vérifier la présence de carie dentaire ou de maladie buccodentaire manifeste (examiner la bouche avec une lampe-stylo et un abaisse-langue). Diriger les patients montrant une affection dentaire évidente vers un dentiste ou un spécialiste en santé buccale.
santé des femmes

Contraception 

  • Vérifier peu après leur arrivée au Canada si les immigrantes en âge de procréer ont des besoins non comblés en matière de contraception.
  • Offrir des conseils axés sur les patientes, adaptés aux réalités culturelles (leur laisser le choix de la méthode, fournir des services contraceptifs sur place et cultiver une bonne relation interpersonnelle).

Vaccination contre le papillomavirus 

  • Vacciner les patientes âgées de 9 à 26 ans contre le papillomavirus.

Cytologie du col utérin 

  • Faire subir aux femmes actives sexuellement le test de Papanicolaou dans le but de détecter toute anomalie du col utérin.
  • La possibilité de consulter une praticienne et d’établir un bon rapport avec celle-ci est propice au dépistage et au suivi.