Mise à jour le 7 octobre 2024
Les Points saillants du CCNMI offrent aux praticiens et aux cliniciens canadiens de la santé publique un examen actualisé des renseignements essentiels relatifs à des maladies infectieuses importantes, de manière à orienter la pratique en santé publique au Canada. Bien que cet examen ne constitue pas une revue formelle de la littérature, les renseignements proviennent de sources clés telles que l’Agence de la santé publique du Canada (ASPC), les Centers for Disease Control and Prevention (CDC) des États-Unis et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), ainsi que de documents à comité de lecture.
Ces Points saillants sur les maladies infectieuses ont été préparés et mis à jour par le personnel du CCNMI. Les questions, commentaires et suggestions à ce sujet sont les bienvenus et peuvent être envoyés à ccnmi@manitoba.ca.
Que sont les Points saillants? Pour en savoir davantage sur la manière dont l’information est recueillie, consultez notre page consacrée aux Points saillants.
Questions abordées dans ces Points saillants :
- Quelles sont les principales caractéristiques du virus de la grippe aviaire A (H5N1)?
- Où en sont les éclosions actuelles de la grippe aviaire A (H5N1)?
- Quel risque les Canadiens ont-ils de contracter la grippe aviaire A (H5N1)?
- Quelles mesures faut-il prendre en présence d’un cas présumé de grippe aviaire A (H5N1) ou d’un contact présumé avec ce virus?
Quelles sont les principales caractéristiques du virus de la grippe aviaire A (H5N1)?
Cause
Les virus de la grippe sont des virus à acide ribonucléique (ARN) enveloppés de la famille des Orthomyxoviridae, qui peuvent être classés, en fonction de leurs protéines centrales, dans les souches grippales A, B, C et D. L’influenza aviaire est une grippe aviaire causée par le virus de l’influenza A qui peut infecter l’humain.
Les virus de l’influenza aviaire (IA) sont subdivisés en fonction de leurs glycoprotéines de surface antigéniques : l’hémagglutinine (HA) et la neuraminidase (NA). À ce jour, 16 sous-types HA et 9 NA de le la grippe A ont été détectés chez les oiseaux sauvages et les volailles, qui sont les porteurs naturels des virus de la grippe aviaire. La grippe aviaire est classée comme une influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) ou comme une influenza aviaire faiblement pathogène (IAFP) en fonction de la gravité de la maladie causée chez les volailles. La grippe aviaire A (H5N1) est un virus de l’influenza aviaire hautement pathogène qui se transmet facilement entre les oiseaux. C’est une maladie zoonotique (maladie qui se transmet de l’animal à l’humain) qui est moins bien adaptée aux mammifères. Toutefois, les infections chez les mammifères sont en hausse et la transmission entre mammifères s’est produite. Des cas de transmission interhumaine possible et limitée ont été rapportés, mais il n’existe aucune preuve de transmission continue de la grippe aviaire A (H5N1) entre des personnes.
Un contact étroit avec des oiseaux infectés ou des environnements fortement contaminés, comme les élevages de volailles et les marchés d’animaux vivants, augmente le risque de transmission à l’humain. En outre, l’exposition à d’autres animaux infectés, tels que les animaux sauvages ou le bétail, peut également être à l’origine de cas humains de grippe aviaire A (H5N1). Le virus est transmis par les oiseaux infectés par l’intermédiaire de leur salive, de leurs muqueuses et de leurs excréments. L’humain peut être infecté si le virus pénètre dans les yeux, le nez ou la bouche, ou s’il est inhalé. Cela se produit si le virus se trouve dans l’air (sous forme de gouttelettes ou possiblement de poussière) ou si une personne touche un objet contaminé par le virus et se touche ensuite la bouche, les yeux ou le nez.
ASPC :Grippe aviaire A (H5N1) pour les professionnels de la santé
ASPC : Grippe aviaire A (H5N1) : Prévention et risques
OMS : Grippe (aviaire et autres grippes zoonotiques)
CDC : Influenza Type A Viruses (en anglais seulement)
CDC : Current H5N1 Bird Flu Situation in Dairy Cows (en anglais seulement)
JAMA Network : Bird Flu Has Begun to Spread in Mammals – Here’s What’s Important to Know (en anglais seulement)
Signes, symptômes et gravité
Les signes et symptômes de la grippe aviaire A (H5N1) chez l’humain vont de l’absence de symptômes à une maladie grave pouvant être mortelle. La maladie clinique causée par la grippe aviaire A (H5N1) est généralement observée chez les enfants et les jeunes adultes. Le virus touche principalement les voies respiratoires, et parfois le tractus gastrointestinal ou le système nerveux central. La période d’incubation varie de 1 à 5 jours et peut s’étendre jusqu’à 9 jours. D’après les données accessibles sur les cas humains, environ la moitié des plus de 900 cas humains de grippe aviaire A (H5N1) signalés dans le monde depuis 1997 ont été mortels. Toutefois, ce taux de létalité d’environ 52 % peut être une surestimation, car les infections bénignes peuvent passer inaperçues et ne pas être signalées.
L’infection non compliquée par le virus de la grippe aviaire A (H5N1) chez l’humain peut commencer par une manifestation des symptômes suivants :
- Essoufflement
- Toux
- Maux de tête
- Fièvre
- Courbatures
Voici certains symptômes précoces et atypiques qui peuvent se manifester :
- Nez qui coule
- Maux de gorge
- Diarrhée (dans les cas graves)
- Fatigue
- Conjonctivite (yeux rouges)
- Saignement des gencives
Dans de rares cas, l’infection peut évoluer rapidement vers une maladie respiratoire grave, qui peut se manifester par les symptômes suivants :
- Difficultés respiratoires
- Syndrome de détresse respiratoire aiguë
- Pneumonie
- Hémorragie pulmonaire
- Pneumothorax
L’infection peut également entraîner une altération de l’état mental ou des crises d’épilepsie, une défaillance de plusieurs organes dans les cas graves, qui peut inclure un dysfonctionnement des reins et du foie et une insuffisance cardiaque, et finalement la mort.
Les études de laboratoire peuvent révéler :
- Une pancytopénie
Les études d’imagerie peuvent révéler :
- Une consolidation lobulaire ou segmentaire
- Des infiltrats pulmonaires (bilatéraux)
ASPC :Grippe aviaire A (H5N1) : Symptômes et traitement
CDC : Influenza Type A Viruses (en anglais seulement)
Diagnostic en laboratoire
Un test de laboratoire est nécessaire pour diagnostiquer la grippe aviaire A (H5N1). Les échantillons peuvent être prélevés par écouvillonnage du nasopharynx (le plus courant, souvent effectué dans les premiers jours de la maladie), par écouvillonnage de la gorge, dans les crachats, par lavage bronchoalvéolaire et dans les sécrétions endotrachéales.
Pour une détection précise du virus de la grippe aviaire A (H5N1), la RT-PCR avec sous-typage de la souche H5 devrait être la principale méthode diagnostique employée. Les échantillons positifs doivent être transmis au Laboratoire national de microbiologie (LNM) pour des tests et analyses de confirmation. Les tests de diagnostic rapide de la grippe (RIDT) ne doivent pas être utilisés pour le diagnostic en laboratoire. Outre la sensibilité sous-optimale de ces tests, leur capacité à détecter les nouveaux virus de la grippe, tels que les virus de la grippe aviaire, est inconnue.
L’ASPC encourage les cliniciens et le personnel de laboratoire de première ligne à suivre le Protocole d’enquête microbiologique concernant les Infections respiratoires aiguës sévères (IRAS) afin de faciliter le diagnostic des infections respiratoires sévères causées par des agents pathogènes à potentiel épidémique.
ASPC :Grippe aviaire A (H5N1) : Symptômes et traitement
ASPC : Grippe aviaire A (H5N1) : Pour les professionnels de la santé
Traitement
Pour les cas présumés, probables ou confirmés d’infection humaine par le virus de la grippe aviaire A (H5N1), des médicaments antiviraux doivent être administrés rapidement. Ces agents peuvent constituer un traitement efficace, mais leurs effets sont optimisés lorsqu’ils sont administrés dans les 48 heures suivant l’apparition des symptômes.
Avantages du traitement antiviral :
- Atténue les symptômes de la grippe
- Réduit la durée de la maladie
- Peut prévenir les complications graves et les hospitalisations
Le traitement antiviral ne doit pas être retardé pendant l’attente des résultats des tests de laboratoire. Les patients sévèrement atteints doivent être hospitalisés.
Voici les options de traitement antiviral de la grippe aviaire A (H5N1) :
- Inhibiteurs de la neuraminidase : oseltamivir, zanamivir et peramivir
- Amantadine
- Baloxavir
L’oseltamivir, le zanamivir et l’amantadine sont disponibles au Canada. Le baloxavir et le peramivir intraveineux peuvent être obtenus par le biais du Programme d’accès spécial et sont approuvés au cas par cas. L’antiviral approprié doit être choisi en fonction des caractéristiques et du tableau clinique du patient.
Points à considérer
L’utilisation de l’amantadine en monothérapie contre la grippe aviaire n’est pas recommandée en raison de l’augmentation des rapports de résistance aux antiviraux. L’émergence d’une résistance à l’oseltamivir a également été signalée. Pour résoudre ce problème, une thérapie combinée d’antiviraux ayant des mécanismes d’action différents peut être envisagée pour certains cas à risque d’infection résistante aux antiviraux avec une monothérapie (comme les personnes immunodéprimées). Outre les antiviraux, certains cas de grippe aviaire A (H5N1) peuvent nécessiter une assistance respiratoire. Cependant, les preuves sont limitées pour suggérer un bénéfice des traitements d’appoint chez les patients atteints de la grippe aviaire A (H5N1), notamment les corticostéroïdes, les antibiotiques macrolides et la thérapie immunitaire passive. À ce jour, aucun essai clinique n’a mesuré les résultats de l’utilisation d’antiviraux chez les personnes infectées par le virus de la grippe aviaire A (H5N1). Cependant, des données provenant de modèles animaux et d’études observationnelles chez l’humain ont suggéré un avantage en termes de morbidité et de mortalité.
Les corticostéroïdes ne sont pas recommandés pour une utilisation de routine, à moins qu’ils ne soient indiqués pour d’autres raisons, comme l’asthme. Les corticostéroïdes ont été associés à une clairance virale prolongée et à une immunosuppression, ce qui peut entraîner une surinfection bactérienne ou fongique. Par conséquent, leur utilisation doit être soigneusement évaluée et n’être envisagée qu’en cas de nécessité.
ASPC : Grippe aviaire A (H5N1) : Symptômes et traitement
ASPC : Grippe aviaire A (H5N1) : Pour les professionnels de la santé
Santé Canada : Programmes d’accès spécial
Épidémiologie
Endémique à l’origine dans les populations d’oiseaux d’Afrique et d’Asie, le virus de la grippe aviaire A (H5N1) s’est maintenantpropagé à l’Europe, aux Amériques et même à l’Antarctique. Les oiseaux sauvages sont les réservoirs naturels des virus de la grippe aviaire dans le monde entier, y compris au Canada. La vaste zone de dispersion des oiseaux migrateurs facilite la propagation transcontinentale du virus de la grippe aviaire A (H5N1). Depuis l’apparition de foyers de grippe aviaire A (H5N1) chez l’humain à Hong Kong, en Corée du Sud, au Vietnam, au Japon, en Thaïlande, au Laos, au Cambodge, en Chine, en Indonésie et en Malaisie en 2003, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a signalé plusieurs cas de transmission aviaire à l’humain en Asie du Sud-Est, au nord et à l’ouest de la Chine, et même en Europe de l’Est ainsi qu’en Afrique du Nord. En date du 19 juillet 2024, un total de 896 infections humaines confirmées et 463 décès liés à la grippe aviaire A (H5N1) ont été signalés à l’OMS entre 2003 et 2024, dont la plupart entre 2003 et 2019 (861 infections et 455 décès).
Les virus de la grippe aviaire A (H5N1) appartenant au clade 2.3.4.4b circulent dans le monde entier depuis des années. Depuis le début du mois de mai 2022, des éclosions fréquentes ont fait surface dans les populations de volailles domestiques (de basse-cour et commerciales) et d’oiseaux sauvages d’Amérique du Nord. En mars 2024, la grippe aviaire A (H5N1) a été détectée pour la première fois aux États-Unis chez des chèvres et des vaches laitières ainsi que dans leur lait. Un ouvrier d’une ferme laitière a également été infecté après avoir été en contact avec des vaches infectées. En mai 2024, la CDC a signalé le deuxième cas humain de grippe aviaire A (H5N1) associé à un foyer chez des vaches laitières aux États-Unis. Le 19 juillet 2024, 162 troupeaux de vaches laitières dans 13 États des États-Unis ont obtenu un résultat positif à un test de dépistage du virus de la grippe aviaire A (H5N1). Des charges virales à forte infectiosité ont été détectées dans du lait non pasteurisé (« cru ») provenant de vaches infectées. Des études ont démontré que le processus de pasteurisation du lait commercial rend le virus inactif; cependant, le lait cru peut contenir des virus vivants. La transmission des virus de la grippe aviaire A (H5N1) des bovins à d’autres espèces locales de mammifères et d’oiseaux a également été détectée, mais la fréquence et les voies de transmission sont peu connues à l’heure actuelle. Le premier cas humain de grippe aviaire A (H5N1) a été déclaré en Australie en mai 2024. Le virus avait été contracté lors d’un voyage en Inde. L’exposition directe ou indirecte à des volailles vivantes ou mortes infectées ou à des environnements contaminés, tels que la nourriture, l’eau ou les litières d’animaux, semble être le principal facteur de risque d’infection humaine. L’abattage, la plumaison, la manipulation de carcasses de volailles infectées et la préparation des volailles pour la consommation sont tous des facteurs de risque. Il est essentiel de contrôler la propagation des virus de la grippe aviaire chez les volailles afin de réduire le risque d’infection humaine.
Pour la population générale du Canada, la probabilité d’une infection humaine par le clade 2.3.4.4b de la grippe aviaire A (H5N1) transmise pas le bétail (p. ex. bovins, chèvres, porcs) au cours des trois prochains mois est très faible en raison du faible niveau d’exposition au virus infectieux. Les répercussions sur la santé publique seraient faibles, étant donné le petit nombre de cas humains déclarés au niveau mondial malgré l’exposition fréquente à des doses élevées dans certaines populations. Cela suggère que le virus a une capacité limitée à infecter l’humain à l’heure actuelle.
ASPC : Grippe aviaire A (H5N1) : Prévention et risques
OMS : Influenza at the human-animal interface summary and assessment, 3 May 2024 (en anglais seulement)
OMS : Grippe (aviaire et autres grippes zoonotiques)
CDC de l’Australie : Media Release – Human case of bird flu in Victoria (en anglais seulement)
Prévention et contrôle
Le vaccin annuel contre la grippe saisonnière (« vaccin antigrippal ») ne protège pas contre la grippe aviaire. Le risque d’infection par le virus de la grippe aviaire A (H5N1) est faible pour le public, mais des mesures préventives de base sont recommandées pour limiter la transmission des maladies zoonotiques :
- Évitez tout contact étroit avec les oiseaux et autres animaux sauvages. Ne les touchez pas, ne les nourrissez pas et ne les manipulez pas.
- Si le contact est inévitable, portez des gants de protection ou utilisez un sac en plastique doublé. Évitez l’exposition au sang, aux liquides corporels et aux excréments.
- Retirez les gants après utilisation et lavez-vous soigneusement les mains à l’eau et au savon. Vous pouvez également utiliser des désinfectants pour les mains contenant au moins 60 % d’alcool lorsque l’eau et le savon ne sont pas disponibles.
- Lavez-vous toujours les mains après avoir visité des endroits qui abritent des oiseaux et des animaux sauvages, comme les parcs ou les zoos.
- Surveillez les enfants pour s’assurer qu’ils se lavent correctement les mains.
- Tenez les animaux domestiques à l’écart des oiseaux, des animaux sauvages et de leurs excréments.
Pour les personnes travaillant avec des volailles, des oiseaux sauvages, du bétail (p. ex. des bovins, des porcs et des chèvres) ou d’autres animaux sauvages chez qui la présence de la grippe aviaire A (H5N1) est présumée ou confirmée, les précautions supplémentaires suivantes sont recommandées :
- Portez des masques et des lunettes de protection pour éviter l’exposition à la poussière, aux plumes, aux sécrétions et aux excréments contaminés.
- Portez des vêtements de protection, tels que des gants, des bottes et une combinaison.
- Avant de nettoyer les zones contaminées, vaporisez les zones sèches avec de l’eau à basse pression pour éviter l’aérosolisation des matières fécales, de la poussière et des plumes.
- Changez de vêtements et de chaussures, puis lavez-vous soigneusement les mains à l’eau et au savon avant de passer à d’autres activités.
- Suivez toutes les directives supplémentaires en matière de santé au travail fournies par votre professionnel de santé au travail.
Rien n’indique que la viande de gibier sauvage, les organes ou les œufs d’oiseaux sauvages entièrement cuits soient une source d’infection par la grippe aviaire A (H5N1) pour l’humain. Toutefois, des précautions doivent être prises lors de la manipulation d’oiseaux sauvages et de certains mammifères sauvages, en raison du risque d’exposition à la grippe aviaire. Les chasseurs et les piégeurs doivent prendre des précautions lorsqu’ils déplument, nettoient et préparent le gibier sauvage, et doivent respecter les procédures de manipulation des aliments. Une bonne cuisson de la viande, des organes et des œufs provenant d’animaux sauvages permet de tuer le virus de la grippe aviaire et d’autres agents pathogènes potentiels, tels que les salmonelles.
Les infections humaines de la grippe A (H5N1) sont à déclaration obligatoire en vertu du Règlement sanitaire international (2005). Les autorités de santé publique provinciales et territoriales sont tenues de signaler les cas humains confirmés et probables de grippe aviaire A (H5N1), quels que soient les symptômes ou la gravité de la maladie, à l’Agence de la santé publique du Canada (ASPC) dans les 24 heures suivant leur propre notification, conformément au Formulaire de déclaration des cas d’agents pathogènes respiratoires émergents et les infections respiratoires aiguës sévères (IRAS). L’ASPC est tenue de signaler à l’Organisation mondiale de la santé tout cas humain détecté au Canada, conformément aux exigences et aux délais du Règlement sanitaire international (2005).
ASPC : Grippe aviaire A (H5N1) : Prévention et risques
ASPC : Grippe aviaire A (H5N1) : Pour les professionnels de la santé
OMS : Grippe (aviaire et autres grippes zoonotiques)
Vaccination
Les vaccins contre la grippe saisonnière n’offrent pas de protection contre la grippe aviaire A (H5N1). La protéine hémagglutinine (HA) des virus de l’IAHP (grippe aviaire A [H5N1]) récemment détectés dans le clade 2.3.4.4b chez les oiseaux et les mammifères est presque identique ou, dans de nombreux échantillons, complètement identique à un candidat-virus vaccinal (CVV) H5 produit par le CDC. Ce vaccin offrirait une bonne protection contre les virus du clade 2.3.4.4b (grippe aviaire A [H5N1]) circulant chez les oiseaux. Ce CVV H5 est déjà disponible et a été fourni aux fabricants de vaccins. Cependant, il n’est pas offert au Canada pour un usage public.
Bien que les virus de la grippe aviaire A (H5N1) ne représentent pas une menace significative pour la population générale à l’heure actuelle, des infections humaines sporadiques devraient se poursuivre en raison du potentiel d’évolution rapide des virus grippaux et de leur importante prévalence mondiale chez les oiseaux sauvages et les volailles.
ASPC : Grippe aviaire A (H5N1) : Pour les professionnels de la santé https://www.canada.ca/fr/sante-publique/services/maladies/grippe-aviaire-h5n1/professionnels-sante.html
CDC : Technical Report: Highly Pathogenic Avian Influenza A(H5N1) Viruses (en anglais seulement)
CDC : Making a candidate Vaccine Virus (CVV) for a Highly Pathogenic Avian Influenza (Bird Flu) Virus (en anglais seulement)
Où en sont les éclosions actuelles de la grippe aviaire A (H5N1)?
Neuf cas confirmés d’infection par le virus de la grippe aviaire A (H5N1) ont été déclarés aux États-Unis : un au Colorado en avril 2022, un au Texas en avril 2024 et un autre dans le Michigan en mai 2024, deux cas non reliés au Michigan en mai 2024 et un autre cas au Colorado en juillet 2024). Entre le 14 et le 25 juillet, neuf cas supplémentaires de grippe aviaire A (H5) ont été signalés au Colorado, dont quatre ont été confirmés comme étant des cas de grippe aviaire A (H5N1). L’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) réagit actuellement à des cas d’influenza aviaire hautement pathogène (grippe aviaire A [H5N1]) chez des oiseaux d’élevage, deux cas non reliés au Michigan en mai 2024 et un autre cas au Colorado en juillet 2024). Entre le 14 et le 25 juillet, neuf cas supplémentaires de grippe aviaire A (H5) ont été signalés au Colorado, dont quatre ont été confirmés comme étant des cas de grippe aviaire A (H5N1). Dans le rapport de synthèse et d’évaluation des risques de l’OMS pour la période du 29 mars au 3 mai 2024, les États-Unis, le Vietnam et la Chine ont chacun signalé un cas confirmé de grippe aviaire A (H5N1). Aucun cas confirmé d’infection humaine par le virus de la grippe aviaire A (H5N1) n’a été enregistré au Canada pendant cette période. En mai 2024, l’Australie a déclaré son premier cas humain de grippe aviaire A (H5N1). En date du 19 juillet, l’OMS a également signalé sept cas au Cambodge. La présence de la grippe aviaire constitue une menace pour la santé animale et humaine, qui exige que les deux secteurs soient impliqués dans la surveillance et les préparatifs d’intervention.
OMS : Influenza at the human-animal interface summary and assessment, 3 May 2024 (en anglais seulement)
OMS : Grippe aviaire A (H5N1) – États-Unis d’Amérique
CDC : Technical Report: Highly Pathogenic Avian Influenza A(H5N1) Viruses (en anglais seulement)
CDC de l’Australie : Media Release – Human case of bird flu in Victoria (en anglais seulement)
CDC : A(H5N1) Bird Flu Response Update (September 27, 2024) [en anglais]
Quels sont les risques pour les Canadiens à l’heure actuelle?
Au début de 2014, un cas d’infection par le virus de grippe aviaire A (H5N1) a été signalé chez un résident canadien après son retour d’un voyage en Chine. Depuis ce cas survenu en 2014, aucune infection humaine par un virus de l’IAHP H5 n’a été déclarée au Canada (en date du 22 mai 2024), et le risque d’infection pour le grand public demeure faible.
Le Canada surveille actuellement la grippe aviaire à déclaration obligatoire par les moyens suivants :
- Surveillance des oiseaux sauvages
- Surveillance passive des volailles domestiques en cas de signes cliniques évocateurs de la grippe aviaire à déclaration obligatoire
- Surveillance ciblée en cas de détection de la grippe aviaire à déclaration obligatoire
- Surveillance avant l’abattage des volailles commerciales (poulets et dindes)
- Surveillance du troupeau d’approvisionnement des couvoirs
- Surveillance renforcée volontaire dans le secteur des exportateurs de matériel génétique de volaille
D’après des études préliminaires en laboratoire, les virus de l’IAHP H5 à l’origine des foyers chez les volailles ne sont pas bien adaptés à l’humain, et l’infection ne se produit pas lors de la consommation de volailles et d’œufs bien cuits. Toutefois, des cas sporadiques de maladies respiratoires humaines avec un taux de mortalité élevé attribuables à des infections par d’autres virus de l’IAHP H5 étroitement apparentés (p. ex. H5N1 et H5N6) ont été observés dans d’autres pays. La plupart des infections humaines par les virus de l’IAHP ont eu lieu après des expositions, notamment : 1) un contact physique direct avec des oiseaux infectés ou des surfaces contaminées par les virus; 2) une proximité immédiate (p. ex. à moins d’un mètre) avec des oiseaux infectés; 3) la visite d’un marché de volailles vivantes sans utiliser l’équipement de protection individuelle (ÉPI) approprié.
AVIS AUX VOYAGEURS :
Les voyageurs qui se rendent dans les pays d’Asie et d’Afrique courent le plus grand risque d’être exposés au virus. La grippe aviaire A (H5N1) s’est récemment répandue en Europe et en Amérique du Nord et a été signalée dans certaines régions d’Amérique centrale et d’Amérique du Sud.
Les pratiques suivantes sont recommandées pendant un voyage :
- Évitez les zones à haut risque telles que les élevages de volailles, les marchés d’animaux vivants et les zones où les volailles peuvent être abattues. Soyez attentifs à la présence de volailles de basse-cour lorsque vous rendez visite à des amis ou à de la famille.
- Évitez tout contact avec les oiseaux (vivants ou morts), y compris les poulets, les canards et les oiseaux sauvages.
- Évitez les surfaces couvertes d’excréments ou de sécrétions d’oiseaux.
- Veillez à ce que tous les plats de volaille, y compris les œufs, soient bien cuits (consultez la page de Santé Canada : Salubrité des viandes, des volailles, des poissons et des fruits de mer).
- Évitez tout contact avec les animaux sauvages et le bétail (y compris les bovins).
- Évitez de consommer du lait et des produits laitiers non pasteurisés (« crus »).
Si vous présentez des symptômes de la grippe aviaire pendant votre voyage ou après votre retour, consultez un professionnel de la santé pour lui décrire vos symptômes et vos antécédents de voyage. Veuillez également lui mentionner si vous avez été en contact avec des oiseaux ou en contact étroit avec une personne malade. Le professionnel de la santé peut vous donner des conseils supplémentaires à suivre lors de votre rendez-vous. Portez un masque en cas de fièvre ou de symptômes respiratoires.
ASPC : Conseils de santé aux voyageurs concernant la grippe aviaire
ASPC : Réponse aux détections d’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) H5N1 au Canada de 2021 à 2023
ASPC : Grippe aviaire A (H5N1) : Prévention et risques
ASPC : Grippe aviaire A (H5N1) : Pour les professionnels de la santé
Santé Canada : Salubrité des viandes, des volailles, des poissons et des fruits de mer
ACIA : Surveillance de l’influenza aviaire
CDC : Influenza Type A Viruses (en anglais seulement)
Quelles mesures faut-il prendre en présence d’un cas présumé de grippe aviaire A (H5N1) ou d’un contact présumé avec ce virus?
Les personnes exposées, y compris celles qui ont utilisé un équipement de protection individuelle (ÉPI), doivent surveiller leur état de santé dès le premier jour d’exposition et pendant dix jours après la dernière exposition. Tout signe ou symptôme de maladie doit être signalé à un médecin et aux services de santé publique locaux et nationaux. Les signes et symptômes à surveiller sont les suivants : fièvre ou sensation de fièvre, toux, écoulement nasal, mal de gorge, maux de tête, douleurs musculaires, yeux rouges, difficultés respiratoires, essoufflement et diarrhée.
Si une personne présente des symptômes après une exposition ou une infection confirmée, elle doit s’isoler des autres et suivre les mesures visant à réduire la propagation de la grippe et d’autres virus respiratoires. Ces mesures comprennent notamment l’étiquette respiratoire (par exemple, se couvrir la bouche et le nez avec un mouchoir ou le coude lorsqu’on tousse ou éternue), la distanciation physique, le port d’un masque lorsque la distanciation physique n’est pas possible, l’hygiène des mains, l’amélioration de la ventilation intérieure (par exemple, ouvrir les fenêtres), ainsi que le nettoyage et la désinfection des surfaces et des objets sur une base régulière.
ASPC : Grippe aviaire A (H5N1) : Symptômes et traitement
ASPC : Grippe aviaire A (H5N1) : Prévention et risques
ASPC : Grippe aviaire A (H5N1) : Pour les professionnels de la santé
CDC : Influenza Type A Viruses (en anglais seulement)