Streptocoque du groupe A

Mise à jour le 1er février 2024

Les points saillants sur les maladies du CCNMI fournissent aux cliniciens et aux praticiens de la santé publique du Canada des analyses à jour des données essentielles sur les maladies infectieuses les plus importantes pour la pratique de la santé publique au pays. Bien qu’il ne s’agisse pas d’un examen exhaustif de la documentation, les informations sont recueillies auprès de sources clés, notamment l’Agence de la santé publique du Canada (ASPC), les Centers for Disease Control and Prevention (CDC) des États-Unis, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et dans des documents évalués par les pairs.

Ce compte rendu a été préparé par Signy Baragar. Les questions, commentaires et suggestions concernant ce compte rendu sont les bienvenus et peuvent être envoyés à nccid@umanitoba.ca.


Questions abordées dans ce numéro :
  1. Quelles sont les principales caractéristiques de la maladie à streptocoques du groupe A ?
  2. Où en est la situation concernant les éclosions actuelles de maladies à streptocoques du groupe A ?
  3. Quel risque les Canadiens ont-ils de contracter une maladie à streptocoques du groupe A à l’heure actuelle?
  4. Quelles sont les mesures à prendre en cas de suspicion de maladie à streptocoques du groupe A ou de contact ?

Quelles sont les principales caractéristiques de la maladie à streptocoques du groupe A ?

Cause et pathogénie

Une maladie à streptocoques du groupe A (SGA) est causée par la bactérie Streptococcus pyogenes (S. pyogenes) — une bactérie bêta-hémolytique gram-positive qu’on retrouve sur la peau ou dans la gorge. Les cellules sont sphériques, non mobiles, non sporulées et se présentent généralement sous forme de chaînes.

Plusieurs facteurs de virulence contribuent à l’infection humaine à SGA, par la sécrétion ou la libération d’une variété de produits extracellulaires. Parmi les principaux facteurs de virulence, on peut citer la présence de fragments de protéines M qui facilitent la colonisation des SGA, les invasions par les toxines streptolysine S et O, la dissémination bactérienne par la streptokinase, etc.

Le SGA est responsable d’une série d’infections allant de non invasives à invasives. La grande majorité des infections à SGA sont bénignes et non invasives, comme la pharyngite streptococcique (pharyngite aiguë), les infections de la peau et des tissus mous (par exemple, l’impétigo et la cellulite), les fièvres et les éruptions cutanées (par exemple, la scarlatine). Dans de rares cas, S. pyogenes pénètre certaines parties du corps où la bactérie ne se trouve pas normalement, tels que le sang, les tissus profonds ou les poumons. Ces infections sont appelées infections à SGA invasives (SGAi) et peuvent provoquer des maladies graves telles que la fasciite nécrosante (maladie de la chair), le syndrome de choc toxique (SCT) et des infections pulmonaires (la pneumonie, par exemple). 

Gouvernement du Canada : Maladies à streptocoque du groupe A (Streptococcus pyogenes)

Agence de la santé publique du Canada (ASPC) — Streptococcus pyogenes : Substances infectieuses — Fiche de données de sécurité sur les agents pathogènes

Brouwer et coll., 2023 — Pathogenesis, Epidemiology and Control of Group A Streptococcus Infection (seulement en anglais)

Signes, symptômes et complications

La grande majorité des infections à SGA sont bénignes et non invasives. Les symptômes généraux sont les suivants :

  • Maux de gorge douloureux
  • Fièvre
  • Infections cutanées légères (éruptions, plaies, bosses, cloques)

Cependant, les signes et les symptômes du SGA varient en fonction de la maladie.

Gouvernement du Canada : Maladies à streptocoque du groupe A (Streptococcus pyogenes)

Pharyngite streptococcique (pharyngite streptococcique)

Les symptômes de l’angine streptococcique sont généralement les suivants :

  • Gorge rouge et douloureuse
  • Douleur lors de la déglutition
  • Amygdales rouges et enflammées et/ou taches blanches sur les amygdales
  • Ganglions lymphatiques enflés
  • Pétéchies (taches rouges sur le palais)

Les symptômes moins fréquents peuvent inclure des maux de tête, des vomissements, des douleurs abdominales et la scarlatine (éruption cutanée) et touchent généralement les enfants.

Les symptômes de la pharyngite streptococcique apparaissent généralement dans les deux à cinq jours suivant l’exposition au SGA et peuvent disparaître en l’espace d’une semaine sans traitement. Un traitement antibiotique est toutefois recommandé pour éviter les manifestations graves et la transmission de la bactérie à d’autres personnes.

Dans de rares cas, la pharyngite streptococcique peut entraîner une fièvre rhumatismale, une maladie rénale, des infections de l’oreille et des sinus, ainsi que des abcès autour des amygdales ou dans le cou.

Compte tenu du chevauchement des symptômes avec d’autres infections virales respiratoires, il est important de noter que la toux, la rhinorrhée (écoulement nasal), l’enrouement et la conjonctivite ne sont pas typiquement observés chez les patients souffrant d’une pharyngite streptococcique ; ils suggèrent fortement une étiologie virale plutôt qu’une pharyngite streptococcique.

Agence de la santé publique du Canada (ASPC) — Streptococcus pyogenes : Substances infectieuses Fiche de données de sécurité sur les agents pathogènes

Gouvernement du Canada Maladies à streptocoque du groupe A : Symptômes et traitement

Centers for Disease Control and Prevention (CDC) – Strep Throat: All You Need to Know (seulement en anglais)

Scarlatine

La scarlatine est plus fréquente chez les enfants âgés de 5 à 18 ans. Les personnes atteintes de scarlatine peuvent présenter des éruptions cutanées rouges et blanchâtres granuleuses dont la texture rappelle celle du papier sablé. L’éruption peut d’abord apparaître sous la forme de petites taches plates sur le torse, le cou, l’aisselle et l’aine avant de s’étendre à d’autres parties du corps. En général, la langue est également recouverte d’une pellicule blanc jaunâtre ponctuée de points rouges (papilles) avant de devenir rouge vif et granulée (langue framboisée).

D’autres symptômes fréquents de la scarlatine peuvent se manifester, dont une forte fièvre (38,3 °C ou 101 °F), une gorge très douloureuse et rouge, des douleurs à la déglutition et des ganglions lymphatiques gonflés dans le cou, sensibles au toucher. Les maux de tête, les courbatures, les nausées, les vomissements et les douleurs d’estomac sont moins courants.

Les symptômes de la scarlatine apparaissent généralement de un à cinq jours après le début de la maladie et l’éruption cutanée dure environ sept jours. Lorsque l’éruption disparaît, la peau peut peler pendant plusieurs semaines. 

Dans de rares cas, la scarlatine peut entraîner une glomérulonéphrite post-streptococcique (GNPS) et une fièvre rhumatismale.

Agence de la santé publique du Canada — Scarlatine — Fiche de renseignements

CDC — For Clinicians – Scarlet Fever (seulement en anglais)

CDC — Scarlet Fever: All You Need to Know (seulement en anglais)

Fièvre rhumatismale

La fièvre rhumatismale est généralement une réponse immunitaire à une pharyngite streptococcique ou à une scarlatine qui n’a pas été traitée par antibiotiques. Les symptômes sont les suivants :

  • Fièvre
  • Arthrite (articulations douloureuses et sensibles)
  • Douleur thoracique
  • Essoufflement
  • Rythme cardiaque rapide
  • Souffle cardiaque
  • Fatigue
  • Chorée (mouvements involontaires et aléatoires du corps)

Les symptômes les moins fréquents sont une éruption cutanée rouge, indolore et qui présente une configuration serpigineuse (élévations ou lignes ondulées évoquant des serpents) ou de petits renflements indolores (nodules).

Fondation des maladies du cœur et de l’AVC du Canada — Rhumatisme cardiaque

CDC — For Clinicians – Acute Rheumatic Fever (seulement en anglais)

Impétigo non bulleux (impétigo contagieux)

L’impétigo non bulleux est le plus fréquent chez les jeunes enfants. Les symptômes comprennent des plaies rouges (apparaissant sous forme de vésicules ou de pustules rouges) qui s’ouvrent et laissent s’écouler du liquide ou du pus. Lorsque le liquide sèche, les plaies se couvrent d’une croûte jaunes ou « couleur miel ». Les démangeaisons sont généralement légères et les lésions guérissent habituellement sans laisser de cicatrices.

Les complications de l’impétigo sont rares, mais peuvent inclure une glomérulonéphrite poststreptococcique (maladie rénale) et une fièvre rhumatismale.

CDC — For Clinicians – Impetigo (seulement en anglais)

CDC — Impetigo: All You Need to Know (seulement en anglais)

Maladie mangeuse de chair (fasciite nécrosante)

Le SGA peut être à l’origine de la maladie mangeuse de chair, une affection rare, invasive et potentiellement mortelle. Les symptômes se manifestent par l’apparition soudaine d’une douleur aiguë et d’une enflure sur le site d’une plaie qui se propage rapidement, et par de la fièvre.

D’autres symptômes ultérieurs peuvent comprendre :

  • Diarrhée
  • Nausées
  • Fatigue
  • Ulcères, cloques ou taches noires sur la peau
  • Vertiges
  • Changements de couleur de la peau

La maladie mangeuse de chair peut entraîner la mort des tissus (gangrène), une septicémie, un choc et une défaillance des organes. La mort peut survenir en 12 à 24 heures.

HealthLinkBC – Necrotizing Fasciitis (Flesh-Eating Disease) (seulement en anglais)

HealthLinkBC – Necrotizing Fasciitis (“Flesh-Eating Disease”) (seulement en anglais)

CDC – Necrotizing Fasciitis: All You Need to Know (seulement en anglais)

Cellulite streptococcique

Les premiers symptômes de la cellulite streptococcique sont la chaleur, la rougeur, l’enflure, la douleur ou la sensibilité d’une zone de la peau. Au fur et à mesure que l’infection se propage, d’autres symptômes peuvent apparaître :

  • Frissons
  • Fièvre
  • Ganglions lymphatiques enflés

Dans de rares cas, la cellulite streptococcique peut entraîner une bactériémie (infection du sang) et des infections des tissus profonds, notamment : thrombophlébite septique (caillots sanguins dans les veines qui provoquent une inflammation), endocardite infectieuse (inflammation des valves cardiaques ou de la paroi interne du cœur), arthrite suppurée (infection bactérienne d’une articulation) et ostéomyélite (infection d’un os).

Government of Alberta – Cellulitis: Condition Basics (seulement en anglais)

CDC — Cellulitis: All You Need to Know (seulement en anglais)

Syndrome de choc toxique streptococcique (SCTS)

Les premiers symptômes de syndrome de choc toxique streptococcique (SCTS) ressemblent généralement à ceux de la grippe : fièvre, frissons, malaises, vomissements, nausées et des douleurs musculaires. Environ de 24 à 48 heures après l’apparition des symptômes, la pression artérielle d’une personne infectée peut chuter et les symptômes évoluer vers une septicémie avec hypotension (pression artérielle basse), tachycardie (rythme cardiaque plus rapide que la normale), tachypnée (respiration rapide) et une défaillance d’organe.

British Columbia Centre for Disease Control (BCCDC) – Streptococcal Disease, Invasive, Group A (seulement en anglais)

CDC – Streptococcal Toxic Shock Syndrome: All You Need to Know (seulement en anglais)

CDC – For Clinicians – Streptococcal Toxic Shock Syndrome (seulement en anglais)

Glomérulonéphrite poststreptococcique (GNPS)

La glomérulonéphrite post-streptococcique (GNPS) est une affection rénale rare qui se manifeste généralement par une réaction immunitaire environ 10 jours après une infection à streptocoque ou une scarlatine, ou 3 semaines après un impétigo. Les symptômes peuvent être les suivants :

  • Hématurie macroscopique (sang visible dans l’urine qui donne à l’urine un aspect sombre, rougeâtre ou couleur thé)
  • Œdème (enflure), souvent sur le visage, autour des yeux, des mains et des pieds
  • Diminution du débit urinaire
  • Fatigue ou faiblesse générale
  • Hypertension (pression artérielle élevée)

Certaines personnes infectées par la GNPS peuvent ne pas avoir de symptômes ou leurs symptômes peuvent être si légers qu’elles ne pensent pas à consulter un médecin.

CDC — For Clinicians – Post-Streptococcal Glomerulonephritis (seulement en anglais)

CDC – Post-Streptococcal Glomerulonephritis: All You Need to Know (seulement en anglais)

Période d’incubation

La période d’incubation du SGA n’est pas clairement définie et dépend du syndrome clinique.

Les infections à SGA non invasives, telles que la pharyngite streptococcique et la scarlatine, ont généralement une période d’incubation de 2 à 5 jours, à l’exception de l’impétigo, dont la période d’incubation est d’environ 10 jours.

Les périodes d’incubation des infections à SGAi sont généralement de 1 à 3 jours, mais varient en fonction de la maladie. Par exemple, la période d’incubation de l’hypotension due au SCTS varie en fonction du site d’entrée et survient généralement entre 24 et 48 heures après l’apparition des premiers symptômes. La GNPS survient généralement jusqu’à 3 semaines après des infections cutanées à SGA (par exemple, l’impétigo et la cellulite streptococcique).

CDC — For Clinicians – Pharyngitis (Strep Throat) (seulement en anglais)

CDC — For Clinicians – Scarlet Fever (seulement en anglais)

CDC – For Clinicians – Streptococcal Toxic Shock Syndrome (seulement en anglais)

CDC – For Clinicians – Impetigo (seulement en anglais)

CDC — For Clinicians – Post-Streptococcal Glomerulonephritis (seulement en anglais)

Réservoir et transmission

Le SGA se transmet généralement d’une personne à l’autre par les fluides du nez et de la gorge d’une personne infectée (par la toux ou les éternuements) ou par contact direct avec des plaies infectées sur la peau. Des éclosions de SGA d’origine alimentaire ont également été signalées à la suite de la consommation d’aliments contaminés par S. pyogenes (par exemple, lait non pasteurisé, aliments préparés contenant des œufs).

Il est rare que la transmission du SGA se fasse par contact indirect avec des objets ou par voie aérienne.

Gouvernement du Canada : Maladies à streptocoque du groupe A (Streptococcus pyogenes)

ASPC — Streptococcus pyogenes : Substances infectieuses : Fiche de données de sécurité sur les agents pathogènes

Alberta Public Health Disease Management Guidelines — Streptococcal Disease Group A, Invasive  (seulement en anglais)

Diagnostic de laboratoire

Le diagnostic de SGA est généralement établi en isolant les SGA d’un site normalement stérile (par exemple, le sang, le tissu d’une plaie profonde, le liquide céphalorachidien). Toutefois, les diagnostics varient en fonction du syndrome clinique. \

Tous les laboratoires doivent soumettre les isolats de SGA confirmés au National Centre for Streptococcus (NCS) en Alberta pour le sérotypage de la protéine M.

Alberta Public Health Disease Management Guidelines — Streptococcal Disease Group A, Invasive  (seulement en anglais)

Pharyngite streptococcique et scarlatine

Une culture de gorge est le test de référence pour la pharyngite à streptocoque et la scarlatine du groupe A. Un test antigénique rapide peut également être utilisé. Il présente une spécificité élevée pour le streptocoque du groupe A ; ses sensibilités, toutefois, varient par rapport aux tests de culture de gorge.

CDC — For Clinicians – Pharyngitis (Strep Throat) (seulement en anglais)

CDC — For Clinicians – Scarlet Fever (seulement en anglais)

Fièvre rhumatismale

Il n’existe pas de test diagnostique spécifique pour la fièvre rhumatismale. En raison du large éventail de symptômes, les diagnostics différentiels de la fièvre rhumatismale aiguë peuvent comprendre le lupus érythémateux, la polyarthrite rhumatoïde, l’arthrite septique, l’arthrite juvénile idiopathique et d’autres pathologies.

CDC — For Clinicians – Acute Rheumatic Fever (seulement en anglais)

Impétigo non bulleux

Les tests de laboratoire pour l’impétigo non bulleux ne sont ni nécessaires ni réalisés en pratique clinique. Pour poser un diagnostic, les médecins examinent généralement les lésions au cours d’un examen physique. Toutefois, celui-ci ne permet que difficilement de différencier hors de tout doute l’impétigo non bulleux streptococcique de l’impétigo non bulleux staphylococcique.

CDC — For Clinicians – Impetigo  (seulement en anglais)

CDC — Impetigo: All You Need to Know (seulement en anglais)

Maladie mangeuse de chair

La maladie mangeuse de chair fait l’objet d’un diagnostic clinique fondé sur un fort soupçon pour les patients présentant une douleur sévère et profonde à l’endroit d’une plaie. Toutefois, en présence de symptômes non spécifiques (fièvre inexpliquée, douleur, œdème), il peut être difficile de distinguer la maladie mangeuse de chair de la cellulite à streptocoque.

Les tests de laboratoire suivants peuvent dépister la maladie mangeuse de chair :

  • Formule sanguine complète (FSC), telle que leucocytose
  • Plaquettes (thrombocytopénie)
  • Électrolytes
  • Azote uréique sanguin (BUN)
  • Taux de filtration glomérulaire (TFG)
  • Protéine C-réactive (CRP)
  • Rapport normalisé international (INR)
  • Tests de la fonction hépatique (LFT)
  • Électrocardiogramme (ECG)

La coloration de Gram peut aussi permettre de déterminer si la maladie est causée par le SGA.

Emergency Care BC – Point-of-Care Emergency Clinical Summary – Necrotizing Fasciitis Diagnosis (seulement en anglais)

BC Cancer — Lab Test Interpretation Table (seulement en anglais)

CDC – For Clinicians – Type II Necrotizing Fasciitis (seulement en anglais)

Cellulite streptococcique

La cellulite streptococcique est habituellement diagnostiquée cliniquement. Il n’est généralement pas nécessaire de procéder à des analyses de sang ou à d’autres examens de laboratoire.

CDC — Cellulitis for Health Care Providers (seulement en anglais)

Syndrome de choc toxique streptococcique (SCTS)

Aux premiers stades du STCS, le diagnostic différentiel peut être étendu et couvrir le choc toxique staphylococcique ou d’autres infections virales ou bactériennes. Les examens de laboratoire peuvent comprendre des hémocultures (qui sont souvent, mais pas toujours, positives), des analyses de sang et des analyses d’urine.

Emergency Care BC – Point-of-Care Emergency Clinical Summary – Toxic Shock Syndrome-Diagnosis  (seulement en anglais)

CDC – For Clinicians – Streptococcal Toxic Shock Syndrome  (seulement en anglais)

John Hopkins Medicine – Toxic Shock Syndrome (TSS) (seulement en anglais)

Glomérulonéphrite poststreptococcique (GNPS)

Un diagnostic de glomérulonéphrite post-streptococcique requiert la preuve d’une infection à SGA antérieure. Une telle preuve peut être apportée par un taux élevé d’anticorps streptococciques et par l’isolement du streptocoque dans des lésions cutanées ou dans la gorge.

CDC — For Clinicians – Post-Streptococcal Glomerulonephritis  (seulement en anglais)

Prévention et contrôle

L’un des meilleurs moyens de se protéger contre le SGA est de se laver les mains après avoir toussé et éternué, et avant de manger et de préparer des aliments.

Pour réduire la propagation de SGA par les gouttelettes respiratoires provenant du nez ou de la gorge, il convient également de respecter une bonne hygiène et étiquette respiratoire (toux). Cela signifie notamment de :

  • tousser ou éternuer dans un mouchoir en papier et le jeter après usage ;
  • tousser ou éternuer dans le pli du bras, et non dans les mains, lorsqu’il n’y a pas de mouchoirs en papier ;
  • se laver souvent les mains à l’eau et au savon, ou utiliser un désinfectant pour les mains, avant de se toucher le visage (yeux, nez et bouche).

Les lésions cutanées, telles que les plaies ou les coupures, peuvent permettre à S. pyogenes de pénétrer dans l’organisme. C’est pourquoi il est également important de nettoyer toutes les lésions cutanées et de surveiller les signes d’infection (enflure, rougeur, douleur, écoulement).

Gouvernement du Canada : Maladies à streptocoque du groupe A : Risques et prévention

BCCDC — Streptococcal Disease, Invasive, Group A  (seulement en anglais)

Vaccination

Il n’existe actuellement aucun vaccin pour prévenir les infections à SGA, bien que des initiatives en la matière soient en cours de développement.

En 2018, l’Organisation mondiale de la santé a publié la feuille de route pour la recherche et le développement de vaccins contre le streptocoque du groupe A (SGA) et les caractéristiques de produits préférés (CPP) pour le développement de nouveaux vaccins contre le SGA. Des avancées récentes sur ces développements peuvent être trouvées dans la présentation de l’Organisation mondiale de la santé de 2022, WHO expert review of Group A Streptococcus vaccines (seulement en anglais).

ASPC — Streptococcus pyogenes : Substances infectieuses Fiche de données de sécurité sur les agents pathogènes

Traitement

Le traitement varie en fonction du type d’infection à SGA. En l’absence de vaccin contre le SGA, la plupart des maladies à SGA sont traitées par antibiotiques (pénicilline, macrolide ou céphalosporine). Toutefois, des stratégies de gestion de la résistance aux antimicrobiens (RAM) devraient être envisagées pour réduire l’usage inutile d’antibiotiques.Par exemple, selon Choisir avec soin Canada, lors du traitement d’une pharyngite du groupe A, il est conseillé de n’utiliser des antibiotiques qu’en cas de pharyngite bactérienne confirmée et de retarder l’administration d’antibiotiques dans l’attente des résultats d’une culture de gorge. Pour plus d’information sur l’utilisation judicieuse des antibiotiques, consultez le site Choisir avec soin Canada.

ASPC — Streptococcus pyogenes : Substances infectieuses : Fiche de données de sécurité sur les agents pathogènes

Épidémiologie

Général

Les maladies à SGAi sont une cause mondiale de morbidité et de mortalité, mais elles sont plus répandues dans les populations vivant dans des conditions de surpeuplement ou dans des régions socio-économiquement désavantagées. Dans le monde, les maladies à SGAi sont responsables de plus de 500 000 décès par an.

Après la pandémie de COVID-19, plusieurs pays ont connu une augmentation du nombre de maladies à SGAi. En décembre 2022, l’Organisation mondiale de la santé a signalé une augmentation du nombre de cas de maladies à SGAi et de décès en Europe (notamment en France, aux Pays-Bas, au Royaume-Uni, en Irlande et en Suède). Toujours en décembre 2022, les Centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC) ont émis un avis sanitaire concernant une augmentation des cas de maladie SGAi chez les enfants.

ASPC — Streptococcus pyogenes : Substances infectieuses : Fiche de données de sécurité sur les agents pathogènes

OMS, décembre 2022, communiqué de presse — Augmentation des infections invasives à streptocoques du groupe A chez les enfants en Europe, y compris des décès

CDC December 2022 Health Alert Network — Increase in Pediatric Invasive Group A Streptococcal Infections (seulement en anglais)

Canada

Les maladies à SGAi sont endémiques au Canada, le nombre moyen de cas augmentant régulièrement depuis l’année 2000. Les données préliminaires de l’Agence de la santé publique du Canada (ASPC) font état de plus de 4 600 échantillons soumis au Laboratoire national de microbiologie (LNM) en janvier 2023 — un nombre record pour le pays. Le pic précédent avait été atteint en 2019 avec environ 3 200 cas.

Entre 2000 et 2021, les groupes d’âge les plus touchés par les maladies à SGAi étaient les nourrissons de moins d’un an (8,15 cas pour 100 000 cas déclarés), suivis des adultes de plus de 60 ans (7,33 cas pour 100 000 cas déclarés), des adultes de 30 à 39 ans (5,57 cas pour 100 000 cas déclarés) et des adultes de 40 à 59 ans (5,06 cas pour 100 000 cas déclarés).

Figure 1. Taux pour 100 000 des cas déclarés de maladie à SGAi au Canada, 2000-2021

Note. Tiré de Système canadien de surveillance des maladies à déclaration obligatoire — Maladies à streptocoque du groupe A invasives

Figure 2. Taux pour 100 000 des cas déclarés de maladie à SGAi au Canada, par groupe d’âge, 2000-2021

Note. Tiré de Système canadien de surveillance des maladies à déclaration obligatoire — Maladies à streptocoque du groupe A invasives

En 2020, l’Ontario a signalé le plus grand nombre d’isolats de SGAi (1 063) au Canada, suivi de l’Alberta (n=458), du Québec (n=345), de la Colombie-Britannique (n=338), de la Saskatchewan (n=272) et du Manitoba (n=268). La région de l’Atlantique (Nouveau-Brunswick, Île-du-Prince-Édouard, Nouvelle-Écosse et Terre-Neuve-et-Labrador) a signalé 99 isolats de SGAi, dont 53 du Nouveau-Brunswick. Le Nord du Canada (Yukon, Territoires du Nord-Ouest et Nunavut) a signalé un total de 24 isolats de SGAi en 2020.

Système canadien de surveillance des maladies à déclaration obligatoire — Maladies à streptocoque du groupe A invasives

Golden et coll., 2022. Surveillance des streptocoques invasifs du groupe A (SGAi) au Canada, 2020.

États-Unis

Le nombre moyen de cas de maladie à SGAi a augmenté aux États-Unis au cours des deux dernières décennies. Plusieurs millions de cas de maladie à SGA non invasive et entre 14 000 et 25 000 cas de maladie à SGAi surviennent chaque année aux États-Unis. Depuis les cinq dernières années, les maladies à SGAi sont également à l’origine de 1 500 à 2 300 décès par an aux États-Unis.

Figure 3. Nombre de cas de maladie à SGAi et de décès aux États-Unis entre 1997 et 2022.

Note. Tiré de : CDC — Bact Facts Interactive – Data Dashboard — Group A Streptococcus (GAS) (seulement en anglais)

CDC – Group A Streptococcal (GAS) Disease – Surveillance (seulement en anglais)

CDC – Bact Facts Interactive – Data Dashboard — Group A Streptococcus (GAS) (seulement en anglais)

Où en est la situation concernant les éclosions actuelles de maladies à streptocoques du groupe A ?

Depuis 2022, des augmentations du nombre de cas et de décès liés à la maladie à SGAi ont été signalées dans plusieurs provinces du Canada. Par exemple, au Nouveau-Brunswick, le nombre de décès annuel liés à la maladie à SGAi est passé de 6 (2018-2022) à 10 en 2023. Au cours des deux premières semaines de janvier 2024, 2 décès sont déjà survenus, dont celui d’un enfant de moins de 9 ans. En Ontario, le nombre d’hospitalisations liées à la maladie à SGAi a presque doublé entre le 1er octobre 2023 et le 31 décembre 2023 par rapport à la même période en 2022 (Figure 4). En décembre 2023, l’Ontario a enregistré son record mensuel le plus élevé, avec 222 nouveaux cas.

Figure 4. Nombre de cas confirmés de maladie à SGAi en Ontario par saison actuelle (du 1er octobre 2022 au 30 septembre 2023) par rapport aux cinq saisons précédant la pandémie (du 1er octobre 2014 au 30 septembre 2019).

Note. Santé publique Ontario — Résumé épidémiologique amélioré — Maladie invasive à streptocoque du groupe A (SGA) en Ontario : du 1er octobre 2022 au 30 septembre 2023

D’autres données épidémiologiques pour les régions du reste du Canada seront disponibles sous peu.

Santé publique Ontario — Résumé épidémiologique amélioré — Maladie invasive à streptocoque du groupe A (SGA) en Ontario : du 1er octobre 2022 au 30 septembre 2023

Canadian Broadcasting Corporation (CBC) — Toronto — Aggressive, often deadly form of strep hits record-high case numbers in Canada (seulement en anglais)

Quel risque les Canadiens ont-ils de contracter une maladie à streptocoques du groupe A à l’heure actuelle?

Le SGA se transmettant généralement de personne à personne par la toux ou les éternuements, les taux de transmission sont plus élevés dans les milieux sociaux surpeuplés et/ou fermés, tels que les écoles, les garderies, les hôpitaux, les refuges pour sans-abri et les maisons de retraite.

Les risques d’infection à SGA ont également été associés aux facteurs suivants :

  • Affections chroniques sous-jacentes, notamment :
    • diabète
    • maladies pulmonaires
    • maladies du foie
    • maladies cardiaques
  • Affaiblissement du système immunitaire causé par :
    • traitements anticancéreux (radiothérapie, chimiothérapie)
    • maladie (infection par le VIH, sida)
    • médicaments antirejet après une transplantation d’organe ou de moelle osseuse
  • Lésions cutanées, y compris les lésions de la peau :
    • blessures
    • coupures
    • brûlures
    • plaies ouvertes
    • infection causée par la varicelle
  • Abus de substances, y compris l’utilisation de drogues injectables
  • Contact étroit récent avec une personne infectée par le SGA

En outre, plusieurs études ont examiné les groupes de population susceptibles de présenter un risque plus élevé d’infection à SGA. La littérature distingue d’autres groupes à risque :

  • Les personnes enceintes, en état de post-partum et les nouveau-nés
  • Les enfants de moins de 15 ans
  • Les personnes s’identifiant comme étant de sexe masculin
  • Les personnes âgées
  • Les personnes vivant dans de mauvaises conditions de logement (par exemple, humidité, mauvaise ventilation, mauvaise température).
  • Les personnes exposées :
    • à la fumée de tabac
    • à des insectes piqueurs
    • à des lésions cutanées

Gouvernement du Canada : Maladies à streptocoque du groupe A : Pour les professionnels de la santé

Avire et coll., 2021. A Review of Streptococcus pyogenes: Public Health Risk Factors, Prevention and Control. (seulement en anglais)

Quelles sont les mesures à prendre en cas de suspicion de maladie à streptocoques du groupe A ou de contact ?

Les personnes soupçonnées d’être atteintes d’une infection à SGA doivent immédiatement consulter un médecin pour être testées et traitées.

Les contacts proches avec les personnes atteintes d’une infection à SGAi devraient surveiller l’apparition de symptômes et consulter un médecin s’ils présentent des manifestations cliniques. Les contacts rapprochés peuvent être définis comme suit :

  • Contacts familiaux d’une personne atteinte d’une infection à SGA qui ont passé avec le elle au moins 4 heures par jour en moyenne au cours des 7 derniers jours ou 20 heures par semaine.
  • Personnes ne faisant pas partie du ménage qui ont dormi dans le même lit que la personne atteinte d’une infection à SGA ou ont eu des relations sexuelles avec le elle
  • Personnes qui ont eu des contacts muqueux directs avec les sécrétions orales ou nasales d’une personne atteinte d’une infection à SGA (p. ex., bouche-à-bouche, baiser bouche ouverte) ou un contact direct non protégé avec une lésion cutanée ouverte chez la personne atteinte d’une infection à SGA
  • Utilisateurs de drogues par injection qui ont partagé des aiguilles avec la personne atteinte d’une infection à SGA

Agence de la santé publique du Canada — Relevé des maladies transmissibles du Canada — Lignes directrices pour la prévention et le contrôle de la maladie invasive due au streptocoque du groupe A, 2006

Définition de cas :

Cas confirmé

  • Isolement de Streptococcus pyogenes du groupe A ou détection de l’acide désoxyribonucléique (ADN) par un test d’amplification de l’acide nucléique (TAAN) à partir d’un site normalement stérile (sang, liquide céphalorachidien, liquide pleural, liquide péritonéal, liquide péricardique, os ou liquide articulaire, ou échantillons prélevés au cours d’une intervention chirurgicale) avec ou sans preuve d’une maladie invasive grave.

Cas probable

  • Isolement d’un streptocoque du groupe A à partir d’un site non stérile (par exemple, la peau) en l’absence d’une autre étiologie identifiée, avec des signes de maladie invasive grave.

Ontario Ministry of Health January 2024 Infectious Disease Protocol – Appendix 1: Case Definitions and Disease-Specific Information: Group A Streptococcal Disease, Invasive (iGAS) (seulement en anglais)

Gouvernement du Canada : Définition nationale de cas : Infection invasive à streptocoques du groupe A, 2008

Identification et déclaration :

Au Canada, les cas confirmés de maladie à SGAi doivent être obligatoirement déclarés depuis janvier 2000. Les provinces et les territoires sont chargés de signaler les cas confirmés de maladie à SGAi à l’Agence de la santé publique du Canada (ASPC) par l’intermédiaire du Système canadien de surveillance des maladies à déclaration obligatoire (SCSDEO). La surveillance est assurée par la notification systématique des cas au niveau fédéral.

Les laboratoires de santé publique des provinces et des territoires peuvent, sur demande, bénéficier de l’aide du Laboratoire national de microbiologie (LNM) pour les enquêtes sur les éclosions d’infections à SGAi.

Gouvernement du Canada : Définition nationale de cas : Infection invasive à streptocoques du groupe A, 2008

Golden et coll., 2022. Surveillance des streptocoques invasifs du groupe A (SGAi) au Canada, 2020. (anglais seulement)