IQ7 : Les avantages du dépistage universel de la santé bucco-dentaire des réfugiés
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TRANSCRIPTION
Rick Harp: Bienvenue au 7e épisode de « Infections en question », une série de baladodiffusions sur la santé publique réalisée par le Centre de collaboration nationale des maladies infectieuses. Le CCNMI aide à faire le lien entre les personnes qui posent des questions sur les maladies infectieuses et celles qui offrent des réponses à ces questions. Bonjour, je m’appelle Rick Harp.
Shivoan Balakumar : Et moi Shivoan Balakumar. Dans cet épisode, nous allons continuer de traiter de santé des réfugiés, et de santé buccodentaire en particulier.
Harp : Dans le dernier épisode, nous avons parlé de l’état de santé buccodentaire des réfugiés en la comparant avec celle d’autres populations nées à l’étranger, ainsi que des facteurs de risque.
Balakumar : Cette fois, nous allons aborder la question du dépistage universel. Nous accueillons de nouveau le Dr Carlos Quiñonez, professeur adjoint en santé dentaire publique à l’Université de Toronto.
Harp : Le Dr Quiñonez est également directeur du programme de formation des spécialistes et ancien président de l’Association canadienne de santé dentaire publique.
Dr Quiñonez, bienvenue à « Infections en question ».
Dr Carlos Quiñonez : Merci, Rick.
Harp : Selon les lignes directrices publiées par l’Association médicale canadienne et la Société canadienne de pédiatrie, tous les nouveaux arrivants devraient subir un examen de dépistage dentaire. Quels avantages particuliers le dépistage universel présente-t-il dans le cas des réfugiés?
Quiñonez : Je pense que le dépistage des maladies buccodentaires est important pour tout le monde. Pour bon nombre des raisons que j’ai évoquées la dernière fois, il revêt une importance encore plus grande si l’on tient compte du fardeau de la maladie et des facteurs de risque propres à cette population. D’où la nécessité pour les prestataires de soins primaires d’examiner la cavité buccale afin de vérifier la présence d’infection active, de caries ou d’autres genres de problèmes. Ils peuvent ensuite aiguiller la personne vers le professionnel de santé buccodentaire qui convient.
Ce qui me semble encore plus essentiel, c’est d’amener la communauté des soins primaires à essayer de… à commencer à saisir l’importance de cette vérification. Nous savons aujourd’hui que les maladies buccodentaires sont étroitement liées à tout un éventail de problèmes systémiques et de problèmes comme le diabète ou encore les maladies cardio-vasculaires. D’autres aspects ont aussi leur importance, comme l’alimentation, l’estime de soi, etc.
Par conséquent, il est très important que les professionnels de la santé publique comprennent, comme l’ont rappelé l’Association médicale canadienne et la Société pédiatrique canadienne, qu’il s’agit d’un aspect essentiel de la vie, du bien-être et de la santé et qu’ils ont un rôle à jouer non seulement en ce qui concerne l’évaluation du risque, mais aussi la présence ou l’absence de maladie, puis de faire en sorte que les gens obtiennent les soins nécessaires.
Balakumar : Dr Quiñonez, qu’est-ce qui pourrait être fait pour optimiser la collaboration entre les prestataires de soins primaires et les dentistes?
Quiñonez : Je pense que cela doit passer par l’éducation. D’une part, les dentistes doivent accepter que les prestataires de soins primaires ont un rôle fondamental à jouer dans un domaine qu’ils considèrent généralement comme leur champ d’expertise. Cette remarque ne s’applique pas seulement aux dentistes, mais aussi aux hygiénistes, c’est-à-dire à l’ensemble des prestataires de soins dentaires. D’autre part, je pense qu’il faut aussi sensibiliser les prestataires de soins primaires, qu’il s’agisse des infirmières praticiennes ou des médecins, à l’importance de la santé buccodentaire et des instruments de dépistage qui existent déjà au Canada. L’un des plus répandus est le relevé postnatal Rourke Baby Record – les prestataires de soins primaires le connaîtront déjà – ou encore, le Questionnaire de dépistage du district de Nipissing. Ils peuvent utiliser ces outils pour se renseigner et faciliter le processus.
L’autre point à souligner, c’est que les dentistes et les prestataires de soins doivent être en relation les uns avec les autres, de façon à établir des lignes de communication claires. Supposons que je sois médecin de soins primaires, par exemple, et que j’examine la bouche d’un réfugié et constate la présence de plusieurs maladies : si moi ou mon établissement n’avons pas de contact avec des prestataires de soins dentaires, le fait de conseiller au patient de voir un dentiste ne voudra pas dire grand-chose, pour la simple raison qu’il devra chercher lui-même quelqu’un et obtenir des soins par ses propres moyens. À mon avis, ce serait beaucoup mieux de… Je pense que c’est ce qu’on veut dire par « transfert chaleureux », dans la documentation ou dans le milieu. Si nous pouvions transférer directement les gens d’un prestataire de soins à un autre, nous aurions de bien meilleurs résultats, puisque les gens obtiendraient les soins dont ils ont besoin.
Harp : Dr Quiñonez, merci beaucoup.
Quiñonez : Merci à vous.
Balakumar : Voilà qui conclut cet épisode de « Infections en questions ». Vous avez des questions de santé publique liée à la santé buccodentaire des réfugiés? Envoyez-nous un courriel au nccid@umanitoba.ca ou composez le numéro sans frais 1-844-847-9698 et laissez votre question sur notre répondeur.
Harp : « Infections en questions » est une réalisation du Centre national de collaboration des maladies infectieuses. La production de cette balado a été rendue possible grâce à une contribution financière de l’Agence de la santé publique du Canada.
Balakumar : Veuillez noter que les points de vue exprimés ici ne reflètent pas nécessairement ceux de l’Agence. L’Université du Manitoba est l’organisation d’accueil du Centre de collaboration nationale des maladies infectieuses. Pour en savoir plus, consultez ccnmi.ca.