La poliomyélite (polio)

Actualisé: 15 Mars 2023

Les Points saillants du CCNMI offrent aux praticiens et aux cliniciens canadiens de la santé publique un examen actualisé des renseignements essentiels relatifs à des maladies infectieuses importantes, de manière à orienter la pratique en santé publique au Canada. Bien que cet examen ne constitue pas une revue formelle de la littérature, les renseignements proviennent de sources clés telles que l’Agence de la santé publique du Canada (ASPC), les Centers for Disease Control and Prevention (CDC) des États-Unis et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), ainsi que de documents à comité de lecture.

Ces Points saillants se proposent d’offrir au personnel de santé publique, aussi bien aux praticiens qu’aux responsables de politiques, un document de référence rapide sur la syphilis congénitale et d’encourager les praticiens à effectuer des tests de dépistage de la syphilis chez les femmes enceintes à risque. Pour plus d’information à propos de la syphilis, consultez nos Points saillants sur la syphilis.

Ces Points saillants ont été préparés par Shyama Nanayakkara. Les questions, commentaires et suggestions à ce sujet sont les bienvenus et peuvent être envoyés à nccid@manitoba.ca.

Que sont les Points saillants? Pour en savoir davantage sur la manière dont l’information est recueillie, consultez notre page consacrée aux Points saillants.

Questions abordées dans le présent bulletin :

  1. Quelles sont les principales caractéristiques de la polio ?
  2. Quel est l’état des éclosions actuelles de polio ?
  3. Quel risque les Canadiens ont-ils de contracter la polio à l’heure actuelle ?
  4. Quelles mesures doivent être prises pour les contacts ou les cas soupçonnés de polio ?

Quelles sont les principales caractéristiques de la polio ?

Cause

La poliomyélite (polio) est une maladie très contagieuse, évitable par la vaccination, qui touche principalement les enfants de moins de cinq ans. Le virus de la polio fait partie de la famille des picornavirus et appartient au genre entérovirus. Les entérovirus sont des organismes transitoires du tractus gastro-intestinal qui se stabilisent au pH acide. Les picornavirus sont de petits virus insensibles à l’éther et dotés d’un génome à ARN. Il existe trois sérotypes de poliovirus : PV1, PV2 et PV3 (type 1, type 2 et type 3).

Le poliovirus se transmet d’une personne à l’autre principalement par voie féco‑orale et, moins fréquemment, par l’ingestion d’eau ou d’aliments contaminés. Il se multiplie dans l’intestin, d’où il peut envahir le système nerveux et entraîner une paralysie. Sa période d’incubation est habituellement de 7 à 10 jours, mais peut varier entre 4 et 35 jours.

La transmissibilité est la plus probable au début de la maladie, lorsque le virus est présent en plus grande concentration dans la gorge et les selles, mais le poliovirus peut continuer à être excrété dans les selles pendant 3 à 6 semaines. Certaines personnes immunodéprimées peuvent même excréter le virus pendant des mois.

Le poliovirus dérivé d’un vaccin est possible à partir du vaccin antipoliomyélitique oral (VPO), et dans de rares cas, le VPO peut déclencher une forme génétiquement modifiée du virus.

ASPC : La polio pour les professionnels de la santé

OMS : Poliomyélite (polio)

CDC : Polio : Pour les prestataires de soins de santé (en anglais seulement)

Signes, symptômes et gravité

Jusqu’à 90 % des personnes infectées du virus de la polio sont asymptomatiques ou présentent des symptômes légers, et la maladie passe le plus souvent inaperçue. Chez les autres, les premiers symptômes comprennent : fièvre, fatigue, maux de tête, vomissements, raideur de la nuque et douleurs dans les extrémités. D’ordinaire, ces symptômes durent 2 à 10 jours et on observe un rétablissement complet dans presque tous les cas. Pour les minimes cas restants, le virus provoque une paralysie permanente (habituellement des jambes). Le rapport entre les cas d’infection inapparente et la maladie paralytique chez les personnes susceptibles varie de 100:1 à 1000:1 ou plus. L’infection par le virus entraîne une virémie qui peut causer une infection des cellules du système nerveux central. À partir de là, le virus s’introduit dans les cellules par l’intermédiaire d’un récepteur spécifique du poliovirus. La réplication du poliovirus dans les neurones moteurs de la corne antérieure et du tronc cérébral entraîne la destruction des cellules et provoque la poliomyélite clinique typique. Selon le site d’infection et la paralysie, la poliomyélite peut être classée en tant que maladie spinale, bulbaire ou bulbo-spinale. La paralysie maximale est atteinte rapidement (entre 2 et 4 jours) ; celle-ci s’accompagne habituellement de fièvre et de douleurs musculaires, et progresse rarement une fois que la température du patient est redevenue normale. La paralysie spinale est généralement asymétrique, plus sévère au niveau proximal que distal, et les réflexes des tendons profonds sont absents ou diminués. Une paralysie qui persiste après 60 jours est généralement permanente. La paralysie peut survenir rapidement — quelques heures après l’infection. La maladie est fatale chez 5 à 10 % des cas, lorsque la paralysie affecte les muscles respiratoires.

Les adultes ayant contracté le poliovirus paralytique infantile peuvent développer un syndrome post-polio non infectieux 30 ans ou plus après leur rétablissement. Le syndrome post-polio se caractérise par une intensification de faiblesse et de douleurs musculaires, et peut inclure des difficultés de respiration et de déglutition dues à l’atrophie musculaire. La paralysie flasque aiguë (ou PFA) peut être causée par des infections bactériennes, des troubles auto-immuns, une exposition à des toxines environnementales et le syndrome de Guillain-Barré. Des études complémentaires sont nécessaires pour déterminer la cause sous-jacente. Parfois, aucune cause évidente ne peut être trouvée.

ASPC : La polio pour les professionnels de la santé

OMS : Poliomyélite (polio)

CDC : Polio : Pour les prestataires de soins de santé (en anglais seulement)

CDC : Manuel pour la surveillance des maladies à prévention vaccinale : Poliomyélite (en anglais seulement)

Diagnostic de laboratoire

La poliomyélite peut être diagnostiquée par l’isolation immédiate de poliovirus à partir d’échantillons cliniques appropriés, soit des prélèvements de gorge, de selles et du liquide céphalo-rachidien (LCR). Les virus isolés sont classés en type sauvage ou en type vaccin.

Le poliovirus est excrété dans les selles pendant au moins un mois après la contamination ou la vaccination, mais de façon intermittente. Une excrétion importante du virus se produit juste avant l’apparition de la paralysie et au cours des deux premières semaines suivant l’apparition des premiers symptômes.

Lors d’études virales, deux échantillons de selles ont été prélevés dans les deux semaines (jusqu’à six semaines) suivant l’apparition de la paralysie. D’autre part, un prélèvement de gorge doit être soumis dans tous les cas de paralysie flasque aiguë pour permettre un dépistage approprié de la poliomyélite.

Le diagnostic en laboratoire de la poliomyélite implique la croissance et l’identification des poliovirus à partir d’échantillons en utilisant des techniques de culture cellulaire. La collecte, le stockage et le transport adéquats des échantillons sont cruciaux pour un bon diagnostic en laboratoire de la poliomyélite.

SPO: Définitions de cas provinciales pour les maladies importantes pour la santé publique (en anglais seulement)

CDC: Collecter, stocker et expédier de Polio (en anglais seulement)

Traitement

La poliomyélite paralytique est une maladie incurable pour laquelle il n’existe aucun traitement.

Selon la gravité de la paralysie, la physiothérapie ou l’ergothérapie peuvent aider à remédier à la faiblesse du bras ou de la jambe et améliorer les résultats à long terme, en particulier au début de l’évolution de la maladie. Les prestataires de soins de santé devraient consulter des experts en neurologie et en maladies infectieuses pour discuter des traitements possibles et recommander certaines interventions au cas par cas.

ASPC : Poliomyélite (Polio) : Traitement

Épidémiologie

Il existe trois sérotypes de poliovirus : PV1, PV2 et PV3 (type 1, type 2 et type 3). L’immunité contre un sérotype ne confère pas d’immunité significative contre les autres sérotypes. Les origines de l’éradication de la polio remontent à la fin des années 1950. Parmi les trois souches de poliovirus sauvage, le poliovirus sauvage de type 2 a été éradiqué en 1999 et aucun cas associé au poliovirus sauvage de type 3 n’a été observé depuis le dernier cas signalé au Nigéria en novembre 2012. Ces deux souches ont été officiellement certifiées comme éradiquées à l’échelle mondiale. En 2020, le poliovirus sauvage de type 1 circulait encore dans deux pays, à savoir le Pakistan et l’Afghanistan. La polio a été éradiquée de la plupart des pays, mais il existe toujours un risque de polio dans certaines régions du monde. Moins de 175 cas ont été signalés en 2019, contre environ 350 000 cas dans plus de 125 pays endémiques en 1988.

Historique de l’éradication

Au cours de la dernière décennie, l’Initiative mondiale pour l’éradication de la poliomyélite (IMEP) a réalisé des progrès spectaculaires vers l’éradication. En effet, les poliovirus sauvages de types 2 et 3 (PVS2 et PVS3) ont été déclarés éradiqués en 2015 et 2019, respectivement ; tandis que la Région de l’Asie du Sud-Est de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a été certifiée exempte de poliovirus en 2014 et la Région africaine de l’OMS a été certifiée exempte de poliovirus sauvage (PVS) en août 2020. Toutefois, les dernières étapes vers l’éradication se sont avérées les plus difficiles.

En 1988, l’Assemblée mondiale de la santé a adopté une résolution appelant à l’éradication mondiale de la poliomyélite, marquant ainsi la création de l’IMEP menée par les gouvernements nationaux, l’OMS, le Rotary International, les Centers for Disease Control and Prevention (CDC) des États-Unis et l’UNICEF, auxquels se sont joints par la suite la Fondation Bill et Melinda Gates et Gavi, l’Alliance du Vaccin. Les cas dus à un poliovirus sauvage ont diminué de 99 % depuis 1988, passant d’une estimation de 350 000 cas répartis dans plus de 125 pays endémiques à 175 cas notifiés en 2019. En 1994, le Canada a été déclaré exempt de poliovirus sauvage par l’Organisation mondiale de la Santé. Les cas de poliomyélite paralytique survenus depuis lors au Canada ont été associés à des cas importés d’infection à poliovirus sauvage et à l’utilisation du vaccin antipoliomyélitique oral (VPO).

L’Agence de la santé publique du Canada et la Société canadienne de pédiatrie collaborent à la surveillance des cas de paralysie flasque aiguë (PFA) chez les enfants de moins de 15 ans. Les cas de PFA signalés depuis 1996 (entre 27 et 64 cas annuellement) chez les enfants de moins de 15 ans n’ont pas été attribués à un poliovirus sauvage ou dérivé d’une souche vaccinale.

En 2020, la pandémie de COVID-19 a perturbé la vaccination systématique, exposant ainsi plus de 80 millions d’enfants au risque de maladies évitables par la vaccination, dont la polio. Lors de la trente-deuxième réunion du Comité d’urgence au titre du Règlement sanitaire international (RSI) concernant la polio, le Comité a convenu à l’unanimité que le risque de propagation internationale du poliovirus demeure une urgence de santé publique, déclarant la possibilité que les flambées de poliovirus triplent entre 2019 et 2020.

ASPC : La polio pour les professionnels de la santé

OMS : Poliomyélite (polio)

CDC : Polio : Pour les prestataires de soins de santé (en anglais seulement)

Prévention et contrôle

Bien qu’il n’existe pas de traitement curatif contre la poliomyélite, il est possible de la prévenir au moyen de la vaccination. La majorité des enfants (>99 %) ayant reçu toutes les doses recommandées du vaccin inactivé contre la polio sont immunisés contre le poliovirus. Il est essentiel d’avoir une bonne hygiène des mains, en utilisant de l’eau et du savon ; les désinfectants pour les mains à base d’alcool ne tuent pas le poliovirus.

ASPC : La polio pour les professionnels de la santé

CDC : Qu’est-ce que la polio ? (en anglais seulement)

Vaccination

Il existe deux types de vaccins : le vaccin antipoliomyélitique inactivé (VPI), qui est administré sous forme d’injection dans la jambe ou le bras, et le vaccin antipoliomyélitique oral (VPO), qui est un vaccin vivant atténué. On estime que 1,5 million de décès d’enfants ont été évités grâce à l’administration systématique de la vitamine A (pour prévenir également les carences en vitamine A) au cours des campagnes de vaccination contre la polio. Depuis 1988, les efforts de l’IMEP ont permis de réduire les cas de poliovirus sauvage de plus de 99 %.

Cependant, les poliovirus atténués contenus dans le VPO peuvent subir des modifications génétiques lors de la réplication et, dans les communautés où la couverture vaccinale est insuffisante, ces modifications peuvent générer des poliovirus dérivés de souches vaccinales (PVDV) susceptibles d’entraîner une poliomyélite paralytique comparable à celle causée par les poliovirus sauvages (PVS). L’abandon du vaccin antipoliomyélitique oral (VPO) dans le monde sera donc crucial pour parvenir à l’éradication, car les virus atténués contenus dans le vaccin peuvent, bien que rarement, causer la polio. L’Assemblée mondiale de la santé a approuvé le retrait progressif du VPO et l’introduction du vaccin antipoliomyélitique inactivé (VPI) dans les calendriers de vaccination systématique des enfants. En 2016, le vaccin contenant le poliovirus oral de type 2 a été retiré de tous les programmes de vaccination de routine partout dans le monde, et le vaccin antipoliomyélitique oral trivalent (VPOt) contenant les sérotypes 1, 2 et 3 du poliovirus atténué a été remplacé par le vaccin antipoliomyélitique oral bivalent (VPOb) ne contenant que du poliovirus atténué de types 1 et 3.

Le Canada a cessé l’utilisation du VPO en 1995-1996, étant donné que la plupart des cas de polio paralytique lui étaient imputables.

Le passage du VPOt au VPOb n’est pas sans risque, le principal étant la réémergence de flambées épidémiques due aux poliovirus circulants dévirés d’une souche vaccinale de type 2 (PVDVc2). Dans sa stratégie révisée d’éradication de la poliomyélite pour 2022-2026, l’IMEP a ajouté le nouveau vaccin antipoliomyélitique oral de type 2 (nVPO2) — une version de nouvelle génération du vaccin antipoliomyélitique oral monovalent de type 2 (VPOm2) — comme riposte aux flambées de PVDVc2. Le nVPO2 est considéré comme plus stable génétiquement, ce qui le rend moins susceptible d’être associé à un poliovirus dérivé d’une souche vaccinale (PVDV).

Le vaccin antipoliomyélitique utilisé au Canada contient trois types de poliovirus sauvages et est offert sous forme de vaccin antipoliomyélitique inactivé (VPI) trivalent ou de composant d’un vaccin combiné.

Le Guide canadien d’immunisation recommande que les enfants reçoivent quatre doses de vaccin contre la polio entre l’âge de 2 et 18 mois (23 mois au plus tard), puis une dose de rappel entre l’âge de 4 à 6 ans (avant l’entrée à l’école).

ASPC : Vaccin contre la poliomyélite : Guide canadien d’immunisation

OMS : Poliomyélite (polio)

OMS : Procédures opérationnelles standardisées : riposte à un évènement ou à une flambée de poliomyélite

CDC : Manuel pour la surveillance des maladies à prévention vaccinale : Poliomyélite (en anglais seulement)

CDC : Qu’est-ce que la polio ? (en anglais seulement)

CDC : Fiche d’information sur la vaccination contre la polio (en anglais seulement)

Initiative mondiale pour l’éradication de la polio : nOPV2 (en anglais seulement)

CDC : Maladies infectieuses liées aux voyages — poliomyélite (en anglais seulement)

Surveillance de la polio

Une enquête rapide des cas suspects de poliomyélite est essentielle pour déceler toute éventuelle transmission du poliovirus sauvage. Une détection précoce permet la mise en œuvre ponctuelle de mesures de contrôle pour limiter la propagation du poliovirus sauvage ou des PVDVc importés et ainsi maintenir l’éradication du poliovirus sauvage.

Pour s’assurer qu’il n’y a pas de nouveaux cas de polio, une surveillance active est mise en place pour enquêter sur tous les cas de paralysie flasque aiguë (PFA), une maladie à déclaration obligatoire. La PFA se caractérise par l’apparition soudaine d’une paralysie d’une ou de plusieurs extrémités et elle peut survenir pour différentes raisons, y compris des atteintes neurologiques. Ce système de surveillance active tente de déceler tous les cas de PFA afin d’exclure la présence de la polio. Conséquemment, il permet aux pays ayant éradiqué la polio de demeurer exempts de cette maladie.

Selon l’Agence de la santé publique du Canada :

Des données sur les cas de PFA sont recueillies par les programmes de surveillance suivants, gérés par la Société canadienne de pédiatrie :

Les résultats de la surveillance de la PFA sont présentés dans les Résultats du PCSP (en anglais seulement), publication annuelle, et transmis à l’Initiative mondiale pour l’éradication de la poliomyélite de l’Organisation panaméricaine de la santé (PAHO) (en anglais seulement) chaque semaine.

Selon Radio-Canada, l’Agence de la santé publique du Canada procèdera à des tests pour détecter la présence du virus de la polio dans les eaux usées de plusieurs « municipalités à haut risque » au Canada (publié le 11 août 2022).

ASPC : Poliomyélite (Polio) : Surveillance

ASPC : La polio pour les professionnels de la santé

CDC : Manuel pour la surveillance des maladies à prévention vaccinale : Poliomyélite (en anglais seulement)

CTV News : 15 août 2022 (en anglais seulement)

Radio-Canada : 11 août 2022

Quel est l’état des éclosions actuelles de polio ?

Depuis la trente-deuxième réunion du Comité d’urgence en février 2022, le Pakistan a signalé dix cas de PVS1 dans le Waziristan du Nord et deux échantillons environnementaux positifs au PVS1 dans le district voisin. Avec la circulation continue du PVS1 dans le sud du KP, les risques pour le reste du Pakistan ont augmenté.

Une réponse multipays à l’épidémie de PVS1 se poursuit par la recherche rétrospective de cas, ainsi que la surveillance, le renforcement et l’amélioration continus de la vaccination systématique. Le Comité d’urgence a noté que « bien que la couverture administrative était élevée, les problèmes liés aux données démographiques ont affecté la fiabilité des estimations de couverture. La surveillance de la couverture par l’échantillonnage par lot pour l’assurance de la qualité (LQAS) a révélé une couverture beaucoup plus faible, et le Comité a noté que les pays qui sont depuis longtemps exempts de polio avaient besoin de l’aide des partenaires de l’IMEP pour la mise en œuvre d’activités de vaccination supplémentaires. »

Alors que la surveillance se poursuit, le Réseau mondial de laboratoires pour la poliomyélite (GPLN) à Londres a confirmé l’isolement de poliovirus dérivés d’une couche vaccinale de type 2 (PVDV2) à partir d’échantillons environnementaux, mais aucun cas associé de paralysie n’a été détecté. Selon le GPLN, « Entre février et mai 2022, des poliovirus de type 2 dérivés de la couche Sabin (SL2) avaient été isolés à partir d’échantillons prélevés sur le même site. Ces récents virus apparaissent génétiquement liés et suggèrent une origine commune, encore à identifier. Par contre, la définition technique et les critères de “circulation” du PVDV2 ne sont pas satisfaits pour le moment. »

Le 7 mars 2022, l’OMS a été informée de la détection d’un poliovirus circulant dérivé d’une souche vaccinale de type 3 (PVDVc3) chez un enfant non vacciné de la ville de Jérusalem, en Israël. Le Malawi a signalé un cas de poliovirus sauvage de type 1 (PVS1) en janvier 2022. Des analyses de séquence ont confirmé que l’isolat du PVS1 s’apparentait génétiquement à une séquence détectée au Pakistan en 2020. En mai 2022, les autorités sanitaires du Mozambique ont déclaré une épidémie de poliovirus sauvage de type 1 (PVS1) après avoir confirmé qu’un enfant de la province de Tete, dans le nord-est du pays, avait contracté la maladie. Il s’agit du deuxième cas en Afrique australe cette année, après une épidémie au Malawi à la mi-février. En avril 2022, l’OMS confirmait que sept cas de poliovirus dérivé d’une souche vaccinale de type 3 (PVDV3) avaient été détectés chez des enfants à Jérusalem, en Israël ; desquels six étaient asymptomatiques.

En juin 2022, les CDC ont annoncé qu’ils coordonnaient leurs efforts avec le département de la santé de l’État de New York concernant un cas confirmé de PVDV2. Les responsables de la santé publique cherchent à comprendre comment et où la personne a été infectée. Le patient, un homme de 20 ans, aurait été hospitalisé en juin dernier à son retour d’un voyage en Pologne et en Hongrie. Les autorités s’efforcent de mettre en place des mesures de protection, telles que des services de vaccination, afin de prévenir la propagation de la polio aux personnes insuffisamment ou non vaccinées. 

En février 2023, d’après OMS : Déclaration du trente-quatrième Comité d’urgence du RSI concernant la poliomyélite : « Le comité a noté qu’il n’y a pas eu de cas confirmé de WPV1 au Pakistan depuis le 15 septembre 2022 et en Afghanistan depuis le 29 août 2022, ce qui indique que des progrès considérables ont été réalisés vers l’éradication de la poliomyélite, bien que des échantillons environnementaux positifs aient encore été détectés en 2023. »

La présence d’un poliovirus circulant de type 2 dérivé d’une souche vaccinale (cVDPV2) a été confirmée en Indonésie. Un cas a été détecté en 2022 et deux en 2023. Des cVDPV2 génétiquement liés ont été isolés à partir d’un cas de PFA (un garçon de sept ans dont la paralysie est apparue le 9 octobre 2022) et de trois contacts communautaires sains, dans la province d’Aceh.

La Stratégie d’éradication de la poliomyélite 2022-2026 comporte deux buts principaux : 1) interrompre définitivement toute transmission du poliovirus dans les pays endémiques et ; 2) arrêter la transmission des PVDVc et prévenir les flambées dans les pays non endémiques. La stratégie révisée d’éradication de la poliomyélite de l’IMEP pour 2022-2026 prévoit un déploiement élargi du nouveau vaccin antipoliomyélitique oral de type 2 (nVPO2) afin d’interrompre la transmission du PVDVc2 lors des ripostes aux flambées épidémiques.

Il est considéré comme essentiel que tous les pays, en particulier ceux qui ont un volume élevé de voyages et de contacts avec les pays et zones touchés par la polio, renforcent la surveillance afin de détecter rapidement toute nouvelle importation de virus et faciliter une réponse rapide. Les pays, territoires et zones sont encouragés à maintenir une couverture vaccinale de routine élevée à tous les paliers de l’autorité sanitaire afin de protéger les enfants contre la polio et minimiser les conséquences de l’introduction de tout nouveau virus.

OMS : Déclaration du trente-deuxième Comité d’urgence du RSI Polio juin 2022 (en anglais seulement)

IMEP : Déclaration actualisée sur le rapport de détection de la polio aux États-Unis 29 juillet 2022 (en anglais seulement)

OMS : Poliovirus circulant dérivé d’une souche vaccinale de type 3 — Israël

OMS : Déclaration du 22 juin 2022 (en anglais seulement)

OMS : Procédures opérationnelles standardisées

CDC : Élimination de la polio aux États-Unis 3 août 2022 (en anglais seulement)

IMEP : nOPV2 (en anglais seulement)

OMS : Poliovirus sauvage de type 1 (PVS1) — Malawi

OMS : Le Mozambique confirme un cas de poliovirus sauvage

Indonésie – GPEI

OMS: Statement of the thirty-fourth Polio IHR Emergency Committee

Quel est le risque actuel pour les Canadiens ?

Le Canada est exempt de polio depuis 1994. Toutefois, le virus constitue toujours une menace pour quiconque n’est pas vacciné, surtout étant donné la capacité de la polio à se propager dans le monde via les voyageurs et à travers les systèmes de traitements des eaux usées. L’Agence de la santé publique du Canada (ASPC), en collaboration avec la Société canadienne de pédiatrie, exerce une surveillance accrue de la paralysie flasque aiguë (PFA) chez les enfants de moins de 15 ans afin de s’assurer que le Canada demeure exempt de polio.

Le cVDPV2 a été récemment isolé à partir de deux échantillons environnementaux prélevés les 27 et 30 août 2022 dans une grande usine de traitement des eaux usées et dans un site cible à Montréal, au Québec. Selon le séquençage génétique, le virus est apparenté au virus cVDPV2 qui a récemment infecté New York, aux États-Unis.Comme il existe toujours un risque de polio dans certaines régions du monde, l’ASPC recommande aux voyageurs de se faire vacciner contre la polio lorsqu’ils se rendent dans des pays présentant un risque de transmission continue.

Le Guide canadien d’immunisation des enfants recommande l’administration du vaccin contre la polio à l’âge de 2, 4 et 18 mois, et d’une dose de rappel entre 4 et 6 ans. Aux fins de commodité, il est acceptable d’administrer une dose supplémentaire du VPI à l’âge de 6 mois en combinaison avec le vaccin DCaT-Hib.

Il recommande également d’administrer une série primaire du vaccin antipoliomyélitique pour les adultes non immunisés et une dose de rappel pour les adultes voyageant dans des zones épidémiques ou endémiques ou pour ceux présentant d’autres risques d’exposition.

Outbreak Countries – GPEI

Vaccin contre la poliomyélite: Guide canadien d’immunisation

Quelles mesures doivent être prises pour les contacts ou les cas soupçonnés ?

L’ASPC conseille de contacter votre médecin si vous avez des symptômes de la grippe après avoir voyagé dans un pays où la polio est encore présente.

Selon les dernières nouvelles, l’ASPC procèdera à des tests pour détecter la présence du virus de la polio dans les eaux usées de plusieurs municipalités à haut risque, donnant suite aux rapports indiquant qu’il aurait été détecté dans les eaux usées aux États-Unis et au Royaume-Uni.

Gouvernement du Canada : Poliomyélite (Polio)

Gouvernement du Canada : Polio : Conseils à l’intention des voyageurs